mes photos d'usines et de machines
Photos Holga : vues panoramiques d’usines désaffectées réalisées au moyen d’un appareil argentique manuel Holga rudimentaire, qui permet de superposer les prises de vues.
C’est grâce à cet appareil que j’ai pu recomposer, reconstruire, comme un jeu de construction, ces lieux immenses. Je vois une corrélation entre ces espaces architecturaux immenses et cet appareil : je peux capturer ces salles colossales à l’abandon pour les mélanger et recomposer un espace différent .
La composition se fait lors de la prise de vue de manière spontanée et volontaire même si le résultat comporte une part de hasard.
J’ai trouvé dans le carnet de visite de l’exposition “Vertige” ( Printemps de Septembre 2005 ), extrait d’un texte anonyme qui fait echo à ce que je cherche à dire :
“Vertige résonne d’emblée avec la notion d’espace et ses conditions premières sont l’environnement physique du sujet et la perception qu’il en a. Cette activité expérimentale peut impliquer la création d’espace et d’environnement inattendus qui mettent en question ou perturbent nos habitudes visuelles et intellectuelles et deviennent l’objet de diverses stratégie de défamiliarisation : l’ambivalence du vertige résiderait dans sa faculté à susciter plaisir et angoisse” .
L’écrivain Alain Roger parle d’actualiser le paysage urbain pour le faire devenir beau, pour apprendre à l’aimer”.
A l’instar de Bernd et Hilla Becher, “ces nombreuses et étranges créatures” que sont ces éléments architecturaux , mes photos montrent une industrie ancienne, dans un mode opératoire beaucoup plus spontané.
A la différence de Stéphane Couturier qui recompose des paysages urbains au moyen de l’ordinateur, pour moi, c’est le moment de ma prise de vue qui détermine la composition.
J’ai juxtaposé des photos numériques d’usines (tirages format A3). Elles présentent une balade un peu comme celles du groupe d’architectes italiens Stalker qui explorent la réalité urbaine en marchant et en “prenant le risque d’une certaine singularité de la déambulation”.
J’ai aussi vu le film Stalker de Tarkovski (1979). C’est ce type d’atmosphère que j’ai essayé de traduire dans mes photos. Ce que j’aime dans ces lieux c’est leurs différentes architectures, couleurs, atmosphères.